avec le sujet - le sujet qui est present dans le fantasme. Ceci est une evidence phenomenologique, et j'y reviendrai plus loin. Le sujet est present dans le fantasme. Et la fonction de l'objet - qui est objet du desir uniquement en ceci qu'il est terme du fantasme - l'objet prend la place, dirais-je, de ce dont le sujet est prive symboliquement. Ceci peut vous paraitre un peu abstrait, je veux dire, a ceux qui n'ont pas fait tout le che- min qui precede avec nous. Disons pour ceux-la que c'est pour autant que dans l'articulation du fantasme, l'objet prend la place de ce dont le sujet est prive. C'est quoi ? C'est du phallus que l'objet prend cette fonction qu'il a dans le fantasme, et que le desir, avec le fantasme pour support, se constitue. Je pense qu'il est difficile d'aller plus loin dans l'extreme de ce que je veux dire concernant ce que nous devons appeler a proprement parler le desir et son rapport avec le fantasme. C'est en ce sens, et pour autant que cette for- mule "l'objet du fantasme est cette alterite, image et pathos par ou un autre prend la place de ce dont le sujet est prive symboliquement" ; vous le voyez bien, c'est dans cette direction que cet objet imaginaire se trouve en quelque sorte en position de condenser sur lui ce qu'on peut appeler les vertus ou la dimension de l'etre, qu'il peut devenir ce veritable leurre de l'etre qu'est l'ob- jet du desir humain; ce quelque chose devant quoi Simone Weil s'arrete quand elle pointe le rapport le plus epais, le plus opaque qui puisse nous etre presente de l'homme avec l'objet de son desir, le rapport de l'avare avec sa cassette, ou semble culminer pour nous de la facon la plus evidente ce carac- tere de fetiche qui est celui de l'objet du desir humain, et qui est aussi bien le caractere ou l'une des faces de tous ces objets. Il est assez comique de voir, comme il m'a ete donne recemment, un bon- homme qui etait venu nous expliquer le rapport de la theorie de la significa- tion avec le marxisme, dire qu'on ne saurait aborder la theorie de la signification sans la faire partir des relations inter-humaines. Ceci allait assez loin ! Au bout de trois minutes nous apprenions que le signifiant etait l'ins- trument grace a quoi l'homme transmettait a son semblable ses pensees pri- vees - cela nous a ete dit textuellement dans une bouche qui s'autorisait de Marx. A ne pas rapporter les choses a ce fondement de la relation inter- humaine nous tombions, parait-il, dans le danger de fetichiser ce dont il s'agit dans le domaine du langage ! Assurement je veux bien qu'en effet nous devions rencontrer quelque chose qui ressemble fort au fetiche, mais je me demande si ce quelque chose