c'est bien celle de l'ƒŸƒËƒ¿ƒÁƒÈ? antique, en tant qu'elle etait incarnee par ces sortes de fous furieux qu'etaient les Dieux. Mesurez la distance parcourue de cette visee de l'acte a celle de Kant. S'il y a quelque chose qui d'une autre maniere rend necessaire notre enon- ce de l'acte comme d'un dire, c'est bien la mesure qu'en donne Kant, de ce qu'il doit etre regle par une maxime qui puisse avoir portee universelle. Est-ce que ce n'est pas la aussi ce que j'ai eu mon aise a caricaturer, a le conjoindre a une regle telle qu'elle est enoncee dans la fantasmagorie de Sade? N'est-il pas vrai d'autre part qu'entre ces deux extremes, je parle d'Aristote et de Kant, la reference a l'Autre prise comme telle est celle, elle aussi tres bouffonne, qui a ete donnee par une forme au moins classique de la direction religieuse ? La mesure de l'acte aux yeux de Dieu serait donnee par ce qu'on appelle l'intention droite. Est-ce qu'il est possible d'amorcer une voie de duperie plus installee que celle de mettre cette mesure au principe de la valeur d'acte ? Est-ce qu'en quoi que ce soit l'intention droite dans un acte, peut un seul instant lever pour nous la question de ce qu'il en est de son fruit ? Il est sur que Freud n'est pas le premier a nous permettre de sortir de ces anneaux fermes, que pour mettre en suspens ce qu'il en est de la valeur d'une bonne intention, nous en avons une critique tout a fait efficace, explicite et maniable dans ce que Hegel nous articule de la loi du coeur ou du delire de la presomption, qu'il ne suffit pas de s'elever contre le desordre du monde, pour ne pas, de cette protestation meme s'en faire le plus permanent support. De ceci, la pensee, justement celle qui a succede a l'acte du cogito, nous a donne maints modeles. Quand l'ordre, surgi de la loi du coeur, est detruit par la critique de La phenomenologie de l'esprit, que voyons-nous, sinon le retour, que je ne peux faire autrement que de qualifier d'offensif, de la ruse de la raison. C'est la qu'il nous faut nous apercevoir que cette meditation a debou- che tres specialement sur quelque chose qui s'appelle l'acte politique et qu'assurement il n'est pas vain que ce qui s'est engendre non seulement de meditations politiques mais d'actes politiques, en quoi je ne distingue nul- lement la speculation de Marx de la facon dont elle a ete, a tel ou tel detour de la revolution, mise en acte ? est-ce qu'il ne se peut pas que nous puis- sions situer toute une lignee de reflexions sur l'acte politique en tant